Quelques jeunes hommes avaient demander à Gehan Le Tondu de leur raconter son histoire.Gehan n'avait pas l'habitude de parler de lui, aussi était-il un peu géné mais il ne voulait pas décevoir ces jeunes avides de connaissance du vieux monde. Aussi décida-t-il de leur raconter l'histoire de ses ancètres:

"Installez-vous confortablement car mon histoire va sans doute être un peu longue!Je commence:

L'Arrivée:

Mes ancètres furent les premiers humains à fouler les terres d u royaume de Doomblade.Par un matin d'automne ,pas moins d'une cinquantaine de navires vinrent jeter l'ancre dans la baie de Lirlong.On la baptisa ainsi en l'honneur de l'homme d'équipage qui ,le premier, avait crié "terre!!".Plusieurs centaines de familles descendirent des bateaux ainsi que des chevaux et de nombreuses troupes.Ils installèrent un premier campement sommaire et se réjouissaient déjà de ces plaines accueillantes qui les entouraient.Les éclaireurs n'avaient pas mentis, ces terres étaient fertiles et inhabités, du moins le pensaient_ils!

S'enfonçant un peu plus dans les terres, ils découvrirent une immense forêt qui pourrait leur fournir le bois nécessaire à la construction d'un premier mur d'enceinte autour du campement.On décida d'envoyer immédiatement 8 éclaireurs explorer cette forêt.Au bout de 2 jours, aucun d'entre eux n'était encore revenus.

Béoden, qui était le chef de ces humains, était réellement inquiet pour ses éclaireurs, d'autant plus qu'il devenait nécessaire de sécuriser le campement, les guerriers ayant du faire face à de nombreux raids d'énormes loups la nuits dernières.Il fallait donc absolument rentrer dans la forêt, abattre de nombreux arbres et construire un mûr d'enceinte.

Beoden décida de prendre lui-même la tête d'un détachement qui se chargerait de protéger les bucherons à l'intérieur de la forêt.Le soir venu, il réunit 5 de ses plus fidèles sergents et leur demanda à chacun de réunir une vingtaine d'hommes de confiance pour s'enfoncer dans la forêt dès le lendemain matin à l'aube.La nuit se passa difficilement, entrecoupée par des attaques de loups et des hurlements des plus étranges..."

Gehan Le Tondu fit une pause dans son récit.

"Excusez_moi, mais à force de parler j'ai le gosier qui s'assèche!Tu peux me chercher une hydromel?" dit-il en s'adressant à un de ceux qui l'écoutait.Le jeune homme acquieça et Gehan promit de continuer son récit après cette pause.

Gehan s'était rassasié, il pouvait continuer son récit:

" Dans la forêt:

Le soleil se levait à peine que déjà les guerriers humainsétaient parés et impatients d'en découdre avec cet ennemi invisible caché dans la forêt.La centaine de soldats dirigée par Beoden se mit en branle, au milieu de la troupe une dizaine de bucherons marchaient tenaillés par l'angoisse.A l'approche de la forêt, Beoden ordonna de rester groupé et c'est donc une troupe compacte qui franchit la lisière de la forêt.Nul chemin, nul sentier ne permettait de se diriger avec certitude aussi Beoden demanda à l'arrière-garde de marquer leur passage.La troupe avancait lentement, les nombreux branchages des énormes arbres la génant terriblement.Il fallait perdre beaucoup de temps à dégager un passage sans savoir ce qu'il y avait derrière.Les soldats chargés de cette besogne se fatiguaient rapidement aussi il fallait faire tourner les rôles. Ceux de l'arrière étaient eux aussi inquiets, leur première impression avait été que les traces qu'ils laissaient derrière eux disparaissaient dès qu'ils s'éloignaient.Ils en étaient maintenant persuadés: La forêt effaçait leurs traces et refermait les passages par lesquels la troupe était passée.Cette panique se répandit rapidement dans toute la troupe, et Beoden commençait à avoir du mal à calmer tout le monde.

C'est à ce moment-là qu'un appel se fit entendre venant de la troupe.Beoden se précipita, lorsqu'il arriva là-bas il vit que ses hommes avaient dégagés un passage qui débouchait sur une large clairière.Cette clairière était vraiment agréable, l'herbe y poussait drûe et la lumière du soleil venait la caresser.Après le sentiment d'étouffement à l'intérieur de la forêt, Beoden remplissait ses poumons de cet air frais. Les soldats les premiers arrivés souriaient déjà au milieu de la clarière, les bucherons se concertaient pour savoir quels arbres ils pourraient abattre. Rapidement toute la troupe se trouvait dans la clarière, heureux de revoir ce soleil rassurant...

Ils en oubliaient le danger avoisinant...

Mais avant de vous raconter la suite, je reprendrais bien un peu d'hydromel!"

Et un homme partit promptement lui en chercher.Gehan bourra sa pipe tout en promettant de continuer son histoire...

Une bonne pipe plus tard, Gehan continua son récit:

"Le Combat:

Tout semblait paisible dans cette clairière. Le danger semblait loin et personne n'était vraiment attentif à ce qu'il se passait dans l'ombre des arbres.Personne ne vit ses paires d'yeux blanchatres qui ressortaient dans le noir, de plus en plus nombreuses...

Tout à coup, alors qu'on entendait que le chant des oiseaux, 3 violents coups de tambour se firent entendre: BOUM! BOUM! BOUM! 3 coups sourds et rapprochés qui firent sursauter tout le monde. Les bucherons qui se trouvaient près des arbres furent les premiers à tomber. Une quarantaine de gnolls avait fondu sur eux, ils n'eurent le temps de rien faire tant la surprise était totale. Les gnolls hurlaient à la mort alors que les soldats n'avaient pas encore bougés, médusés par cette attaque éclair. Les gnolls leur fonçaient dessus mais les hommes étaient comme paralysés par la peur.

Béoden fut le premier à reprendre ses esprits, il ordonna à son second de sonner le cor puis il aboya ses ordres: "REPLI! En FORMATION STATIQUE! ARCHERS PARES!"Le son du cor redonna la lucidité et le courage nécessaire aux soldats pour éxécuter les ordres. Ils eurent le temps de se regrouper au centre de la clairière pour former un bloc compact prêt à encaisser la folle charge des gnolls. Les quelques soldats qui avaient trop trainés gisaient maintenant dans l'herbe qui rougissait de leur sang.

Les gnolls arrivaient à toute allure sur les humains. Les archers décochèrent leurs premières flèches. Une petite dizaine de gnolls s'écroulèrent mais le reste sauta dans le bloc formé par les soldats en hurlant à la mort!Cette première passe d'arme tourna largement en faveur des gnolls, au premier assaut ils avaient déjà terrassés une bonne vingtaine d'humains terrifiés. La bataille se transformait en combat au corps à corps ,les gnolls ayant totalement disloqués la formation des soldats. Ils avaient l'avantage de la force et de la taille, mais les humains restaient plus nombreux et plus disciplinés.

Beoden avait terrassé le gnoll qui l'avait attaqué, et combattait un deuxième.Le gnoll leva sa hache et la rabattit violemment sur Beoden. Le coup était puissant mais Beoden réussit à le dévier gràce à son bouclier qui ne résista pas au coup et se cassa en deux.Le gnoll se préparait à frapper une deuxième fois mais Beoden le surprit par sa vitesse et son agilité, il sauta sur le coté et réussit à lui trancher la gorge...

"

Gehan s'arréta et dit:

"encore une hydromel et je vous raconte comment les humains ont réussi à reprendre le dessus sur ces gnolls!"

Et un petit homme partit prestement lui en chercher un verre...

Gehan Le Tondu finit son hydromel et se bourra une pipe.Il était étonné du petit regroupement formé autour de lui et captivé par son histoire. Il n'avait pas l'habitude d'être dans la lumière ,il lui préfèrait largement la discrétion de l'ombre et de la pénombre. Mais il devait finir son histoire, il se racla la gorge et reprit son récit:

"Le Dénouement:

Arrivé à ce stade de l'histoire, on peut faire un rapide petit bilan: Les gnolls avaient tué tous les bucherons ainsi que 35 hommes, les hommes de leur coté avait terrassé 14 gnolls.Les forces en présence étaient donc de 26 gnolls contre 65 hommes.

Passés la surprise de l'assaut éclair, les hommes avaient commencé à se battre ensemble, ils avient repris espoir et ne se battaient plus pour survivre mais simplement pour se défendre. Le second de Beoden eut le temps de soufler une 2ème fois de son cor avant qu'un gnoll ne lui éclate le crane. Le son du cor s'éleva grave dans la clairière et ce fut le début de la révolte des humains.

Les combats étaient partout acharnés, les gnolls se battaient à un contre deux mais leur vélocité et leur force restaient redoutable. Dans la clairière ,résonnaient le fracas des armes sur les boucliers et les armures ,ainsi que les hurlements des gnolls et les cris de guerre des hommes.

Beoden suffoquait dans son armure, il balançait son épée de droite à gauche dans de larges mouvements ,plus pour garder les gnolls à distance que pour les toucher. En effet, les gnolls concentraient leurs attaques dans sa direction ,sans doute avaient-ils senti le charisme du chef et savaient-ils que toute troupe, sans chef, est infiniment plus facile à battre. Aussi s'acharnaient-ils sur Beoden, mais ce dernier avait une grande expérience du combat et il savait que ,si il tenait bon, il permettrait à ses hommes de se débarasser plus facilement des gnolls obnubilés par lui. Aussi Beoden se contentait de se défendre vaillemment, sachant que le temps qui passait jouait en la faveur de sa troupe.

C'est effectivement ce qu'il se passa, les gnolls se concentraient trop sur le chef des hommes et pas assez sur les soldats qui les assaillaient sur le flanc, aussi petit à petit le nombre de gnolls encore debout diminuait. Il arriva un moment où l'issue du combat devenait inéluctable, les humains ayant repris l'avantage définitivement.Beoden le sentit et accentua ses coups, il fallait vite en finir...

Peu après, le dernier gnoll s'écroulait dans l'herbe, percé de mille épées!Ils avaient combattu jusqu'au dernier, ne cherchant même pas à fuir.Il était temps pour les soldats de compter les survivants. Beoden les regarda un par un, il y avait exactement 17 soldats encore debout. La rage des gnolls avait laissé peu de chance aux blessé tant les coups portés étaient violents aussi compta-t-on 5 hommes encore en vie mais dont l'état nécessitait de faire un brancard et de les ramener au camp.

Beoden ne voulait pas quitter cet endroit sans avoir rendu hommage aux siens tombés. Suivant la coutume, l'on creusa une fosse pour y aligner les corps puis la terre les recouvrit et on éleva un monticule surmonté de tous les casques des guerriers. Les cadavres des gnolls furent rassemblaient pour y mettre le feu, les charognards s'occuperaient des restes. Et la troupe jeta un dernier regard au monticule des héros puis fit retour au camp. 2 blessés ne purent y arriver, c'est donc 20 hommes en tout qui revinrent vivants de cette première bataille de Lirlong. Une deuxième troupe fut montée pour "nettoyer" au mieux la forêt et l'on put abattre des arbres.

Mais on ne toucha pas à cette clairière, aussi le monticule des Héros existe toujours, je me souviens ,petit, j'allais autour en pensant devenir un héros moi aussi plus tard!!Beoden allait devenir un homme très important au sein de la communauté humaine, d'autres faits d'armes allaient contribuer à sa légende, un jour peut-être je vous raconterais son mariage interdit avec une elfe si jolie qu'elle en assombrissait le soleil!

"

Le récit de Gehan était fini, mais personne ne bougeait encore, tout le monde était captivé par cet homme singulier qui s'était ouvert pour raconter une histoire personnelle. Quelqu'un apporta une hydromel à Gehan ,espérant qu'ainsi il raconte de nouveau une histoire mais s'en était de trop pour Gehan:Il avait bien mérité de retourner dans l'ombre qu'il n'aurait jamais du quitter!